Retour sur les mobilisations antifascistes du 5 décembre 2021

Alors que la mobilisation antifasciste du 27 novembre a été une véritable démonstration de force de notre camp, les actions et mobilisations du 5 décembre nous laissent un goût amer.
À Villepinte, 300 antifascistes ont tenté de se réunir pour bloquer le meeting de Zemmour.
Iels ont dû faire face à un dispositif policier brutal et disproportionné visiblement mis en place pour protéger des militants fascistes (Zouaves, AF…) qui étaient prêts à en découdre, galvanisés par leur impunité.
20 kilomètres plus loin, à Paris, la manifestation qui avait pour objectif de massifier par ses 64 signatures n’était finalement composée que de 3000 camarades.
Le défilé s’est déroulé sans encombres par contraste avec les violences policières et fascistes que subissaient dans le même temps les personnes présentes sur Villepinte.
Au final et de manière assez inattendue ce sont les militant.e.s de SOS racisme réuni.es pour une action à l’intérieur de la salle du meeting de Z qui auront véritablement marqué les esprits ce dimanche là.
Notre camp n’a pas réussi à mettre en acte la « complémentarité des luttes » qui devait en partie justifier l’existence de cette double mobilisation.
Nous retenons que de multiples signatures ne peuvent pas suffire à garantir un grand nombre de manifestants et qu’elles n’engagent pas non plus la réussite de nos actions politiques.
Nous ne voulons pas que notre antifascisme soit circonscrit à la campagne d’Éric Zemmour ou qu’il serve de caution au « front républicain » qui est organisé dans le cadre des présidentielles par nos adversaires politiques.
Nous voulons et nous agissons pour qu’une opposition large se mette en place contre toutes les formes que peut prendre l’extrême droite aujourd’hui et notamment contre celle qui est déjà au pouvoir. N’oublions pas que se réalise déjà au plan national et mondial la répression et l’exploitation des minorités. N’oublions pas non plus qu’en France les gouvernements qui se succèdent utilisent et favorisent les candidats comme Z ou Le Pen afin de se maintenir à la tête de l’Etat.
Si nos luttes ne doivent pas laisser de côté la nécessité d’inclure nos diversités militantes elles ne doivent pas non plus oublier la temporalité des événements liés aux présidentielles. Il nous faut trouver un rythme de mobilisations qui permette à chacun.e de pouvoir agir.
Aussi il nous semble important de réussir à nous montrer présent.es directement, face au fascisme, partout où il se présentera.
Le temps presse pour accorder et affûter nos stratégies !