Cordon sanitaire unitaire contre les complotistes

Félicitations à l’ensemble du mouvement social orléanais pour avoir mis en acte la décision de l’intersyndicale vis à vis du collectif conspirationniste  » le citoyen, la citoyenne  » représenté par l’association professionnelle Ysambre lors de la manifestation interprofessionnel du jeudi 27 Janvier à Orléans.

Cliquer ici pour voir le tweet d’un journaliste local à ce sujet

Refusons l’instrumentalisation de nos luttes par les groupes antivax et covido sceptiques!

Face au gouvernement français qui fait actuellement la promotion de nouvelles mesures destinées à « laisser circuler le virus », le mouvement de grève initié dans le milieu enseignant revendique à juste titre des mesures efficaces de protection contre l’épidémie de covid 19 au sein de ses lieux de travail.
Alors que cette épidémie occasionne actuellement plus de 200 morts par jour, un nombre croissant d’hospitalisations et 3800 personnes en réanimation, alors que les cas de covids longs se multiplient (impliquant des séquelles graves dues à la maladie également chez des enfants), il est inacceptable que des groupes antivax puissent essayer de diffuser des discours visant à minimiser l’épidémie ou à désinformer quant aux moyens de protections et de soins dont nous disposons actuellement.
Ces groupes utilisent les mêmes ressorts idéologiques que le gouvernement français en tentant de réduire les problèmes posés par l’épidémie à une question de choix et donc de responsabilité individuelle, empêchant par là que puisse se poser la question d’une véritable solidarité collective.
Nous l’avons documenté avec d’autres à plusieurs reprises : ce n’est pas un hasard si leurs mots d’ordre sont tout à la fois initiés, repris et revendiqués par des groupes fascistes et d’extrême droite.
Nous nous devons de refuser toute complaisance vis-à-vis de ces groupes comme des politiques menées par les gouvernements qui ne considèrent nos vies et celles de nos proches qu’à l’aune de logiques d’exploitation capitaliste.

Les complotistes orléanais souhaitent se joindre à la manifestation interprofessionnelle

Jeudi prochain lors de la mobilisation interprofessionnelle prévue sur Orléans, refusons la demande de participation officielle du groupe confusionniste représenté par l’association « Ysambre » à travers leur collectif « le citoyen et la citoyenne ».
Dans leurs manifestations, des tracts multipliant les références antisémites voire renvoyant directement les personnes à aller se « réinformer » sur des sites négationnistes sont diffusés (voir image ci dessous).

Ce tract distribué lors de la manifestaion antivax renvoi directement vers le site d’Alain Soral un antisémite et négationniste

Un service d’ordre y est même organisé à coté de drapeaux ouvertement royalistes ou de mises en scène d’assassinats d’adultes et d’enfants par les vaccins contre le covid (voir vidéo de la dernière manifestation).
Il est temps de nous donner les moyens de construire une lutte véritablement émancipatrice qui soit sans ambiguïté quant à la dangerosité de l’épidémie et quant à nos objectifs antifascistes et solidaires.

Toutes les manifs « antipass » se ressemblent…

De passage à Tours ce weekend, la manif locale antivax accueillait en guest star ni plus ni moins qu’Alexandre Juving Brunet un ancien capitaine de gendarmerie venu de Toulon en lien direct avec l’extrême droite évidemment, ultra nationaliste et identitaire.

La démagogie du bonhomme n’a pas de limite.
Il a commercialisé pendant le début de l’épidémie de covid une ligne de produits type purificateurs d’air alors qu’aujourd’hui il dénonce un complot et fait partie des négationnistes de l’épidémie….

https://www.laboratoires-juving-brunet.fr/

Résumons donc un nationaliste, souverainiste, d’extrême droite et négationniste de l’épidémie fait donc fabriquer des purificateurs d’air en Chine… pour lutter contre une épidémie qui selon lui n’existe pas…
La manipulation totale.

Les fafs Tourangeaux, « Des Tours et des Lys » ouvraient la marche du cortège nationaliste avec une banderole … À gerber.

Les fachos du groupuscule « Des Tours et des Lys » ouvrent la marche

L’antenne locale Reinfocovid était également présente pour tracter et désinformer.

Les habituelles pancartes complotistes décorent le cortège et ses manifestant.es

Mettons fin à ces manifestations de la honte à Orléans et partout ailleurs.
L’extrême droite n’a pas sa place dans la rue ni dans nos luttes !

Propagande antivax et mensonges islamophobes autour du Vaccibus

Des « citoyens » et des « citoyennes » (selon leurs propres mots), militants des manifs antipass du samedi, sont venus au « vaccibus » (un bus de la radio Skyrock pour vacciner les jeunes en les sensibilisants au danger du covid) à Orléans La Source pour dissuader les gens de se faire vacciner.

Un antivax tentant de convaincre les jeunes des « dangers » du vaccin

A partir de préjugés sur l’apparence et sur le lieu de vie ils essaient de faire peur aux enfants présents sur place en leur expliquant qu’il y aurait « du porc dans le vaccin ».
Ce mensonge, qui s’appuie sur des procédés racistes pour impressionner des enfants, figure certainement parmi les plus inacceptables qu’ils auront pu utiliser.

Réveillez vous !!!

Pour couronner le tout leur mobilisation de « résistants » entraîne la présence de 3 camions de police.
Ils nous assurent de revenir chaque jour.
Qu’ils comptent aussi sur notre présence à tous et toutes.

Une écologie réactionnaire comme point d’ancrage aux manifs antivax/antipass?

Comme d’autres thèmes politiques, l’écologie n’échappe pas à une réappropriation par les forces d’extrême droite.
Nous faisons l’hypothèse qu’une écologie réactionnaire parvient aujourd’hui lors des manifs antipass et antivax du samedi à réunir des groupes en apparence assez hétérogènes voire opposés, tels que les écologistes de gauche Colibris, jusqu’à l’Action Française en passant par Réinfo Covid.

Ce courant de pensée agit comme un dénominateur commun à la présence de ces groupes.
Les différentes idéologies qu’il charrie participent toutes au renforcement actuel de l’extrême droite.
Elles se diffusent de manière assez insidieuse en reprenant des thèmes et des mots de la gauche, mais en y inscrivant des signifiants réactionnaires.

Ainsi des idées racistes, essentialistes, conservatrices, autoritaires peuvent s’imposer dans les discours sous des apparences progressistes légitimes.
L’extrême droite détourne des mots classiquement mobilisés par la gauche et entretient, plus ou moins consciemment, des imprécisions et des ambiguïtés à leur sujet.


« Le local »

Il s’agit d’un thème écologiste qu’on rencontre très fréquemment.

Pour l’extrême droite, la localité renvoie principalement à la notion de nationalisme.

Cette notion est beaucoup mobilisée par des groupes comme l’Action Française. Chez eux elle se définit dans une approche fascisante avec Maurras et Pétain.

De manière plus générale, la consommation de produits locaux est encouragée pour assurer un protectionnisme économique et culturel.

Elle permet de préserver une tradition régionale ou française fantasmée.


« Le Peuple, Apolitiques et Citoyens »

Les thèmes de l’apolitisme et de la citoyenneté connaissent beaucoup de succès notamment depuis les révoltes des gilets jaunes. Ils ont tout à la fois été critiqués et mis en avant au cours de leur mouvement.

On les voit aujourd’hui ressurgir chez des groupes confusionnistes tels que Réinfo Covid. Ils sont aussi décrits dans les corpus idéologiques de « l’écologie intégrale » (qui est une branche de l’écologie réactionnaire).
Sur Orléans un groupe rassemble actuellement la majorité des manifestants antipass sous une bannière qui utilise l’ensemble de ces termes.

« L’apolitisme » est surtout utilisé pour imposer l’union obligatoire avec toutes les forces même les plus réactionnaires, sous l’argument de « nous sommes tous.tes des citoyenn.es » ou « nous sommes tous.tes des humain.es » et « peu importe la politique».

Il est étroitement lié à l’injonction de « ne pas diviser ».

Ces thèmes s’appuient sur une définition approximative et fantasmée du « peuple » qui est abordé comme un agglomérat d’individus dont les intérêts seraient homogènes (sans clivages sociaux de classes, de genres ou de races par exemple). Dans cette perspective le peuple serait nécessairement et même « naturellement » unifié.

Ce champ lexical autour de l’apolitisme permet aux groupes qui l’utilisent de ne jamais définir clairement leurs positions politiques et ce qu’elles impliquent concrètement. Il est donc l’objet d’une réappropriation par plusieurs groupes d’extrême droite dans le cadre de leur stratégie confusionniste.

Par exemple l’utilisation dans les manifs anti pass de symboles tels que l’étoile jaune, les références aux personnes malades du sida, à l’apartheid, au viol…etc permettent de brouiller les repères politiques et historiques liés à tous ces phénomènes et événements. L’extrême droite procède depuis longtemps à des retournements et à des falsifications historiques qui l’aident à construire des récits mensongers où les rôles sont souvent inversés.

Si les références au nazisme et aux juifs sont sans doute parmi les plus fréquemment exposées cela n’a rien d’accidentel. Elles alimentent un antisémitisme qui est un point central pour un grand nombre de ces courants politiques.


« Le petit… producteur, petit patron »

Les groupes d’extrême droite choisissent souvent cet angle pour critiquer faussement le capitalisme.

Il y a ici une focalisation sur la taille de l’entreprise (l’entreprise est en fait associée au patron) qui permet de mettre au second plan, voire d’effacer les principes fondamentaux du système capitaliste.

L’extrême droite ne parle pas d’exploitation capitaliste, de propriété lucrative ou de hiérarchie patron/employé. Elle préfère utiliser une approche morale où les petits seraient du côté du « bien » et les gros du côté du « mal ».

On sait pourtant qu’un patron, même petit, tire profit de la force de travail de ses employés, détient un pouvoir supplémentaire lié à son statut, possède (au moins une partie) des moyens de productions.

Le camp réactionnaire n’a en réalité aucun intérêt à porter une véritable critique du capitalisme notamment parce qu’il ne souhaite pas son abolition mais aussi parce qu’il ne peut pas mettre en cause la petite bourgeoisie (les petits patrons) qui constitue une grande partie de son électorat potentiel.

Cette opposition de principe « gros/petit » n’est pas spécifique à l’extrême droite. Elle est aussi mobilisée par des partis de gauche dans une approche anti-néolibérale (qui n’est pas non plus anticapitaliste).

Nous allons voir que l’extrême droite utilise de manière vraiment caractéristique ce cadre moral pour avancer des idées nationalistes et antisémites.


« Les élites, la finance, la mondialisation »

Tous ces termes sont au croisement de plusieurs questions déjà abordées (la localité, les « petits, l’antisémitisme) ce qui explique qu’on les rencontre très fréquemment dans les discours d’extrême droite.

Quand elle mobilise ces mots, l’extrême droite parle en réalité de beaucoup de choses à la fois.
Ils ont pour elle un double intérêt stratégique : ils appartiennent aussi au lexique de la gauche ce qui lui permet d’entretenir des confusions à leur sujet.

Dans l’ensemble, on retrouve la critique mensongère et faussée du capitalisme décrite plus haut.
Toujours dans une approche essentiellement morale, ici c’est l’élite qui est opposée au peuple, comme les 1% face aux 99%.

L’extrême droite se focalise très souvent sur des figures spécifiques, parmi lesquelles beaucoup de figures juives, « franc maçonnes » qui détiendraient le pouvoir de « la finance ». On retrouve ici le lexique traditionnel de l’antisémitisme où les juifs sont associés à un complot mondialement organisé. Le slogan « QUI ? » dans les manifs antipass en est une de ses illustrations les plus récentes.

La critique plus globale du « système » s’appuie sur la notion de « mondialisation ».

Pour l’extrême droite, la mondialisation menacerait la nation. Elle oppose en quelque sorte les deux termes.
La mondialisation est jugée dangereuse pour l’intégrité culturelle, identitaire, ethnique et économique de la France.

Elle sert de justification à l’existence et au renforcement toujours plus impérieux des frontières.


« Si c’est naturel, c’est bien »

La mise en place d’une hiérarchie de principe entre ce qui est naturel et ce qui est « artificiel » est un des éléments les plus importants de l’écologie d’extrême droite.

Dans l’écologie intégrale la nature est souvent sacralisée. Elle est aussi appréhendée comme une entité à conserver, à maintenir dans un état originel fantasmé.

Les approches centrées sur le naturel rencontrent aujourd’hui un succès très important malgré toutes les impasses évidentes qu’elles peuvent susciter.

Par exemple même si l’arsenic et le cyanure sont naturels ils ne sont pas pour autant bons pour notre vie. Si le viol ou le « meurtre » à l’intérieur d’une espèce existent dans la nature, ce n’est pas une justification à ce qu’on les accepte, ou même à ce qu’on les défende dans notre vie sociale.

Nous allons voir que l’écologie d’extrême droite profite de cet engouement pour « la nature » et développe à partir d’elle tout un ensemble de positions politiques conservatrices.


« C’est normal, la nature l’a voulu ainsi »

La première concerne l’imposition de normes sociales « traditionnelles ».

L’extrême droite utilise un procédé de naturalisation de certaines pratiques sociales pour les rendre normales, obligatoires ou indépassables.

Par exemple la sexualité humaine est systématiquement renvoyée à sa fonction dite « naturelle » (c’est à dire essentiellement dirigée vers la procréation) ; les questions de genres (masculin/féminin) tentent d’être fondées sur des données biologiques qui les détermineraient intégralement (« les femmes » sont en règle générale réduites à leurs fonctions reproductrices).

Cette approche permet d’établir des hiérarchies entre ce qui serait « plus naturel » donc « plus normal » et ce qui serait « moins naturel » donc « moins normal ».

Beaucoup de techniques et de pratiques sont mieux disqualifiées en étant associées au « transhumanisme ». Il s’agit d’un épouvantail assez classique des groupes complotistes et écologistes de droite actuellement.

L’écologie réactionnaire s’oppose par exemple, de manière assez consensuelle, à la PMA, à la GPA, au mariage homosexuel ou au droit à l’avortement qui sont associées à des institutions déviantes et éloignées de notre « vraie nature » (cf Pierre Rabhi, Louis Fouché).

La naturalisation est en fait une stratégie de dépolitisation.
Elle essaie de nier le plus possible la dimension sociale (donc potentiellement politique) d’un ensemble de pratiques et d’institutions humaines et plus particulièrement de celles qui sont liées au genre ou à la sexualité.

Comme pour la nature, ces pratiques prennent un caractère tout à la fois sacré et inaccessible et ne peuvent, dès lors, plus être discutées ou transformées.
Nous voyons que l’objectif politique est ici foncièrement conservateur.


« Développez vos propres défenses naturelles et évitez les vaccins, les produits « chimiques »»

Ce mantra a été rendu particulièrement célèbre par les mobilisations antipass sanitaires et anti vaccination. Il fait écho à plusieurs idéologies développées dans l’écologie intégrale.

On retrouve tout le champ du développement personnel qui est adossé à la notion de mérite.

Les individus sont appelés à agir le plus naturellement possible sur leur corps dont ils seraient intégralement responsables (par des exercices physiques, spirituels, ou par l’alimentation).
Les questions de contexte et de normes sociales qui sont pourtant déterminantes pour notre santé ne sont généralement pas prises en compte (notamment l’influence de la production sur la consommation, les inégalités sociales dans l’accès aux soins, à la santé et à l’alimentation).

Il y a aussi l’idée du corps comme création divine liée à la nature sur laquelle il serait dangereux d’intervenir.
On retrouve ici la position des chrétiens bioconservateurs décrite plus haut où le corps « naturel » est sacralisé. Nous avons vu qu’elle justifiait leur opposition à la PMA, à la GPA, ou à la contraception (qui sont jugées comme des techniques et pratiques sociales « contre nature »).

Ces approches idéologiques peuvent êtres mêlées à une sorte de darwinisme ou de loi de « sélection naturelle » dans laquelle ce sont les corps les plus forts, les mieux entretenus par des moyens dits « naturels » qui mériteraient de survivre.

Avec le covid 19, l’extrême droite trouve donc un terrain favorable pour se développer.

Son approche de l’écologie permet d’exacerber des inquiétudes souvent compréhensibles et légitimes puis d’apporter des arguments et des schémas de pensée pour les étayer.

Avec elle, dans le contexte d’une pandémie mortelle, la vaccination peut tout à la fois être associée à du « transhumanisme », à une « menace de la mondialisation » pour ensuite être renvoyée à une question de choix purement individuel.

Les individus revendiquent ainsi une « liberté » où ils seraient seuls responsables, seuls décideurs d’une question qui implique pourtant la collectivité dans son ensemble. Cette revendication a d’autant plus de force qu’elle s’appuie sur un système de valeurs où le naturel est sacralisé et où tout « en dehors » aux frontières nationales (d’où provient le vaccin) apparaît menaçant.

Nous voyons que la dualité nationalisme/mondialisation est là encore utilisée de manière centrale, pour donner un cadre moral au débat politique.


CONCLUSION

Nous avons essayé de synthétiser les positions propres à l’écologie réactionnaire en présentant les arguments les plus ambigus et les lignes politiques les plus fréquemment diffusées actuellement.

Cette liste n’est pas exhaustive. Elle a pour but de clarifier les différences entre un discours anticapitaliste et écologique de gauche et un discours marqué à droite.

Nous voyons que l’extrême droite progresse actuellement en brouillant les repères politiques, en donnant à des mots en apparence assez anodins ou même en apparence marqués à gauche des signifiants réactionnaires.
Grâce à cette stratégie que nous qualifions de « confusionniste » elle parvient aujourd’hui à réunir un grand nombre de personnes et de groupes, à imposer ses mots d’ordre et tout un champ lexical, aussi à diffuser insidieusement ses idéologies.

Il existe bien sûr, comme dans tout champ politique, des clivages internes et des effets d’échelle.
Tous les groupes, toutes les idéologies ne peuvent pas être mises au même niveau de radicalité.

Par exemple, les objectifs fascistes sont centraux et assez explicitement affichés chez l’Action Française quand ils sont beaucoup moins mis en avant dans la branche Reinfo Covid (qui insistent plus de leur côté sur les notions d’apolitisme ou de citoyenneté).

Il n’y a pas non plus d’homogénéité parfaite à l’intérieur du champ : certaines positions politiques peuvent parfois se contredire entre elles.
C’est notamment le cas pour la revendication de liberté.
Quand des personnes affiliées à Réinfocovid ou aux colibris chantent la liberté individuelle, les groupes royalistes les plus radicaux font plutôt référence à la liberté de la nation (face à laquelle la liberté des individus a en réalité peu de valeur).

Les clivages n’empêchent pas l’union de toutes ces forces.
Ce n’est d’ailleurs pas anodin qu’elles aient fait de l’injonction à « ne pas diviser » un mot d’ordre essentiel et incontournable au sein des mobilisations actuelles.

Il est très important pour nous de ne pas rester impuissants face à l’extrême droite et à toutes les formes qu’elle peut prendre aujourd’hui. Plus particulièrement quand elle s’empare de sujets comme l’écologie qui étendent beaucoup ses moyens d’action.

Cela peut passer par une éducation collective aux mots, symboles et stratégies qu’elle utilise : pour apprendre à les repérer, comprendre leurs origines et pour ne pas alimenter « malgré nous » leur diffusion.


Références : https://www.liberation.fr/debats/2019/05/05/les-droites-dures-s-enracinent-dans-l-ecologie-integrale_1725128/
https://www.liberation.fr/france/2020/05/19/le-localisme-est-une-maniere-de-s-adapter-a-la-demande-electorale_1788879/
https://lahorde.samizdat.net/Qui-sont-les-animateurs-de-Reinfocovid
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/04/ecologie-integrale-ecofascisme-une-histoire-des-ecologies-identitaires_6014144_3232.html
https://revue.alarmer.org/le-discours-victimaire-de-lextreme-droite-en-france-depuis-1945/

Salut fasciste et banderole d’extrême droite dans la manifestation antivax

Samedi, encore une fois, la CGT, le NPA et un groupe de la FI se sont entêtés à appeler aux manifs anti pass sanitaire. Selon eux la manif serait « multiple », et ce serait « le peuple » dans la rue.
Ce qu’on observe en réalité c’est que les manifestations fondent de semaine en semaine se resserrant autour des antivaxx. Certain(s) responsable(s) de la CGT se laissent d’ailleurs aller à des thèses ouvertement complotistes sur Facebook.
Résultat : l’extrême droite et les conspirationnistes se sentent en terrain conquis et montrent leur vrai visage.
Les soi-disant anti-pass appellent à la journée anti-masque la semaine prochaine et font de la pub pour le site réaction19 (site complotiste proche de réinfocovid)
Les fascistes paradent désormais avec une banderole tenue par des ados encadrés par des militants plus âgés qui jouent les gros bras. Certains sont issus du Renouveau Français (https://fr.wikipedia.org/wiki/Renouveau_fran%C3%A7ais) et manifestaient déjà avec l’Action Française la semaine dernière.
Mais ce n’est pas tout : un des participants au cortège nous fait un joli salut fasciste (nazi?) en pleine manifestation.

Un salut fasciste en pleine manifestation

Bref, tout pour repousser n’importe quel militant de gauche.
Tout cela sans aucune réaction des organisateurs de la manifestation qui avouent à demi-mot ne pouvoir rien faire. Il faudrait plutôt dire qu’ils non rien tenté.
S’il faut se passer d’eux, nous ferons maintenant la résistance antifasciste sans eux. Mais nous ne pourrons plus ignorer la présence de plus en plus importante de l’ultra droite.

Cette fois ci un cortège avec banderole d’extrême droite s’est formé dans la manifestation

Il faut les expulser de la rue et être sans concession !

Un nazi s’engage contre l’autoritarisme sanitaire

Cette semaine la manif antivax aura franchi une nouvelle étape.

Nous retrouvons Gaëtan Pichonnat le même individu qui avait été interpellé lors du rassemblement des fêtes de Jeanne d’Arc de cette année parce qu’il était porteur d’une croix gammée.

Le militant néonazi défilant avec un drapeau royaliste au milieu des ses camarades

Il avait aussi été impliqué lors d’une rixe à Tours pendant les manifestations antipass contre des militants de gauche et Gj
Il était aujourd’hui présent à Orléans et porteur du drapeau intégriste catholique et royaliste.

Le tatouage sans équivoque qui avait conduit Gaëtan en garde à vue

Manif du 18 septembre 2021:
Croix gammée aux fêtes de Jeanne d’Arc:

L’Action Française contre la dictature, une position cocasse !

Depuis plusieurs semaines à Orléans, l’Action française parade dans les manifestations du samedi pour, soi-disant, dénoncer la « dictature sanitaire » et défendre nos libertés individuelles.

Le drapeau à fleur de lys flotte tous les samedis dans les manifestations antipass au sein du cortège « apolitique »

Les membres de l’Action française entament-ils une carrière de comiques ou tentent-ils de nous faire oublier qui ils sont ?
L’Action française est en réalité une vieille organisation politique née au début du XXème siècle. Ses militants, fidèles aux idées de Charles Maurras, sont depuis toujours :
⁃ Royalistes. Réclamant le retour à la monarchie pour instaurer l’Ordre au sein de la société.
⁃ Partisans du « nationalisme intégral » selon lequel la vie de l’individu ne vaut rien face aux intérêts de la Nation.
⁃ Antisémites convaincus et persuadés que les Juifs sont les ennemis de la nation.
⁃ Intégristes religieux remettant inlassablement en cause la séparation de l’Eglise catholique et de l’Etat français.
⁃ Collaborationnistes notoires au sein d’une organisation qui s’est illustrée dès 1940 pour son soutien au régime de Vichy et continue aujourd’hui d’être nostalgique du Maréchal Pétain.
Les membres de l’Action française ne dénoncent pas la dictature, ils la souhaitent plus que tout !
Les membres de l’Action française ne défendent pas nos libertés individuelles, ils veulent les détruire !

France Souveraineté : une association d’extrême droite au forum des associations

Hier à l’occasion du forum des associations nous avons eu la « surprise » de croiser le stand de l’association « France Souveraineté »

L’association ne semble pas poser de problème aux forces de l’ordre

La mairie d’Orleans et Serge Grouard ont donc donné pignon sur rue à une association qui collectionne les sujets de conférences les plus réactionnaires qui soient ( anti-pma anti-féministe etc..).
Certaines conférences sont mêmes tenues par des proches de l’Action Française. Ce qui ne nous étonne pas puisque l’un des membres actifs de l’association qui tenait le stand hier porte lui même un drapeau royaliste tous les samedis aux manifestations antivax dans le cortège de l’AF (et est également représentant de la manif pour tous dans le Loiret).

Le stand affiche fièrement les différentes conférences réationnaires organisées par l’association

Ils distribuaient notamment sur leur stand un tract invitant à un « marché paysan » ou sera également présent le choeur de l’oriflamme.

Prospectus invitant à un forum paysan dans les locaux de l’êveché

Le chœur de l’oriflamme est aussi bien connu dans le milieu facho d’Orléans, en effet ils se baladent avec des tambours pour le moins douteux(voir photos).

François Moury fait partie du Choeur de l’Oriflamme une chorale d’extrême droite, photo de famille…

=> plus d’informations sur les membres de cette Chorale : https://lahorde.samizdat.net/Les-fachos-en-delire-autour…

Apprendre à repérer les symboles d’extrême droite dans les manifs antivax

Comment repérer les signes fascistes, d’extrême droite ou à tendance confusionnistes au sein des mobilisations en cours ? ou même de manière générale si vous les voyez apparaître dans la rue sur des stickers ou des affiches par exemple ? Suivez le guide !
 Le symbole de l’action française, groupe fasciste royaliste sympathisant de Maurras et de Pétain est la la fleur de lys, ensuite celui de Civitas, groupe fasciste catholique intégriste est un coeur surmonté d’une croix.
Les patriotes, parti politique de Philippot, ex RN, dont les signes de reconnaissances sont marqués par la couleur orange :
La croix de lorraine, symbole de la résistance nationale au nazisme mobilisé de manière confusionniste par les antivax et par Philippot (qui veulent donc se comparer par là à des résistants à la domination nazie) :
Les tenues blanches dans les manifs antipass, symboles de paix face à la police initiés par l’appel de Louis Fouché, figure du groupe confusionniste et proche de l’extrême droite réinfo covid,
Le slogan « QUI? », slogan antisémite notamment mis en avant par des élus RN, et des militants Qanon.

Ces symboles doivent de manière générale vous alerter si vous les rencontrez au cours d’une manifestation ou dans la rue. Ils sont systématiquement associés à des groupes ou des organisations qui sont susceptibles, à différentes échelles, de propager une idéologie d’extrême droite.

Depuis la parution de notre article un excellent site à été créé pour recenser les symboles d’extrêmes droites et leurs significations ainsi que leur histoire, nous vous le recommandons vivement :
https://indextreme.fr/categories.html