Face à l’irresponsabilité, l’autodéfense sanitaire collective !

Ce mois ci nous souhaitons vous partager notre réflexion autour de la crise sanitaire.
Etat des lieux et mesures immédiates

– Les irresponsabilités multiples

Le 11 février 2022 le gouvernement a annoncé vouloir lever l’obligation du port du masque en intérieur à partir de la mi-mars. Les lieux à forte contagiosité telles que les discothèques ont déjà rouverts sans aucun port de masque depuis le 16 février. Depuis le 28 février une nouvelle politique de dépistage consiste à tester les cas contacts une seule fois dans les 48h après avoir reçu l’information. Or avec la période d’incubation de 72h, les tests de dépistage sont réalisés beaucoup trop tôt. Cela aura pour conséquence de favoriser l’épidémie au nom d’objectifs économiques. A travers l’Europe, on observe la même tendance de suppression progressive des mesures de protection : fin de la période d’isolement pour les personnes contaminées au Royaume-Uni, arrêt de toutes les mesures sanitaires au Danemark, suppression des périodes de quarantaine etc..
Le gouvernement français déclare faire appel à l’intelligence collective alors qu’il mise en réalité encore une fois sur la responsabilisation individuelle. Ici, on peut par exemple facilement prédire que seules les personnes sensibilisées au phénomène de la transmission aéroportées du virus continueront de porter le masque. Comme aucune véritable campagne d’information n’a été réalisée à ce sujet il est très probable que cette pratique devienne rapidement minoritaire. Les effets de la préannonce poussent d’ailleurs déjà certaines personnes à retirer leur masque en intérieur. Le gouvernement veut utiliser l’arrêt de l’obligation du port du masque comme un argument destiné à promouvoir la campagne non officielle d’Emmanuel Macron. Par cet effet d’annonce, celui-ci tente certainement de diffuser l’illusion d’une victoire face à l’épidémie. Évidemment il n’en est rien.
Dans le même temps, l’actualité médiatique et des réseaux sociaux fait la part belle aux antivax dont certains nient la réalité de la pandémie. Peu de médias relaient la problématique des COVID longs pourtant sources de beaucoup de souffrances et de problèmes de santé. Les appels à la « liberté » se répètent tous les samedis, et avec eux la négation de la réalité épidémique comme de la fragilité des personnes vulnérables. Les malades de covids longs ne sont ni reconnus par les militants antivax, ni même par l’état ; ils ne bénéficient pas du statut d’Affection Longue Durée (ALD) qui leur permettrait de voir leurs soins remboursés par la Sécurité Sociale. Certain.e.s ne peuvent reprendre leur activité professionnelle et sont en grande difficulté sociale.
Cette réalité pourtant démontrée par des associations de malades ne fait pas la une des journaux. Ces personnes sont aujourd’hui les principales victimes de ce lâcher prise du gouvernement ; elle sont aussi les oubliées des « défenseurs des libertés ».
On observe donc, de fait une convergence idéologique entre les antivax, les antipass, et le gouvernement : malheur aux faibles dont le corps n’a pas su résister à la maladie, malheur aux non vaccinés, malheur aux immunodéprimés.
Chez les antivax, le culte du corps « sain supérieur » capable de vaincre la maladie est très répandu ; tandis que le gouvernement idéalise la vaccination comme une sorte de panacée. Les deux se retrouvent dans une tradition eugéniste où seuls les plus forts survivent. Les deux tombent dans deux formes de négationnismes des mesures sanitaires.
C’est un point de convergence idéologique entre le gouvernement et les antivax militants.
Le premier privilégie le retour au travail comme principal objectif, ce qui exclut les plus faibles.
les seconds mettent en avant la domination des plus forts c’est à dire les « alphas », les éveillés.
L’extrême droite très à l’aise avec cette idéologie suprémaciste est comme un requin dans l’eau au sein du milieu antivax. Qu’elle soit identitaire ou new-age, elle essentialise la nature et le corps. Ses revendications la rapprochent des gouvernements : ils veulent communément le retour au travail, minimisent l’épidémie, favorisent par leurs volontés politiques les contaminations.
Hélas ces convergences idéologiques ne sont pas perçues par une partie du mouvement social qui croyant voir « le peuple » au sein de ces mouvements, se rapproche de l’extrême droite, et valide aussi la résignation gouvernementale.

– La situation sanitaire actuelle

Heureusement la vaccination nous protège très efficacement contre le covid et ses divers variants connus. Par rapport aux non-vaccinés et sur le variant omicron, une vaccination à jour réduit de 80% les probabilités de contracter le covid, de 95% les probabilités d’aller en réanimation, de 66% d’avoir un covid long.
Les effets secondaires sont négligeables, les seuls cas graves étant des allergies et sur des personnes ayant préalablement des pathologies cardiaques, c’est pourquoi elles sont très suivies et les doses adaptées. Il n’y a pas d’effet à long terme, les vaccins à ARN messagers se dégradent en quelques jours. Ainsi nous encourageons chacun à se vacciner, pour se protéger soi-même, et indirectement les autres en réduisant les probabilité d’aller en réanimation et de participer aux surchages hospitalières.
Concernant le variant actuel, omicron, est moins grave certes mais il est terriblement plus contagieux. Il y a eu autant de morts en France entre le 5 août 2021 et le 31 décembre 2021 (environ 6 mois) qu’entre le 1 janvier 2022 et le 15 février 2022 (soit 6 semaines).
La valeur absolue des personnes touchées par des complications est donc bien plus élevée avec le variant omicron BA.1 malgré sa plus faible dangerosité.
À titre d’exemple, au plus fort de la vague delta nous avions 100 000 cas par jour avec un taux de covid longs aux environs de 30% soit 30 000 cas de covid longs (avec des effets d’au moins 5 semaines) ; tandis qu’au plus fort de la vague d’omicron BA.1 il y a eu 500 000 cas par jour avec un taux de covid longs de 10% (soit 50 000 cas par jours, presque 2 fois plus).
Les covidd-longs sont un ensemble de symptômes dont les plus fréquents sont l’asthénie (une fatigue très anormale) et une dyspnée (essoufflement). Mais ils peuvent être également accompagnés par des céphalées (mal de tête), une parésie (faiblesse musculaire), une anosmie (perte d’odorat), une agueusie (perte du goût) ou une obnubilation ou « brain fog » (pouvant traduire des dysfonctionnements cognitifs).
Pour le variant delta, 30% des personnes non vaccinées développent des symptômes après 5 semaines, 10% sur plus de 12 semaines, et 1% sur plus d’un an.
Les vaccins réduisent des deux-tiers les chances d’avoir des symptômes long, tout en réduisant les chances de contracter le covid.

Le covid long a de très nombreux symptômes

Différentes études, comme les déclarations de plusieurs responsables scientifiques (dont la présidente de l’ARS) estiment à 2 millions le nombre de personnes atteintes. Ces nouveaux covids longs s’ajoutent aux milliers de personnes qui ont toujours des symptômes des précédentes vagues (certaines même depuis deux ans).
Aujourd’hui, même si les services de réanimations ne sont plus en saturation, il y a actuellement au 22 février environ 200 personnes par jour qui meurent du covid. Toutes ces personnes meurent de la même chose. Ce nombre correspond au crash d’un avion de ligne Paris-Berlin tous les jours en France. Omicron n’est pas bénin.
Ainsi malgré la baisse du variant omicron BA.1 depuis le pic début février, le sous-variant omicron BA.2, une souche soeur d’omicron BA.1, progresse toujours et double sa présence toutes les semaines et deviendra majoritaire en France d’ici mi-mars.
L’efficacité des vaccins actuels est identique face à BA.2 que face à BA.1, tout comme sa propension à l’hospitalisation, mais on observe une hausse d’environ 40% d’infectiosité du variant BA.2 face à BA.1, et une résistance croisée très faible.
Ainsi les personnes ayant contracté omicron BA.1 seront très faiblement protégées face à BA.2. Une 6ème vague avec BA.2 est déjà prévisible.
Pire encore, plus il y a d’infections, plus les chances de mutations aléatoires sur les virus peuvent advenir, mutations pouvant être sans importance, comme potentiellement plus infectieuse ou « agressives ». Ainsi au Danemark, territoire ayant été balayé par omicron BA.2, on observe actuellement un autre variant de BA.2, encore nommé « H78Y », 30% plus infectieux.

– Que faire maintenant?

Les épidémies de covid ne s’arrêteront pas d’elles mêmes, et rien ne pousse à croire qu’elles s’atténueront dans leur gravité.
Puisque les gouvernements ont abandonné cette lutte, abandonné les personnes souffrant de covid long, abandonné les immunodéprimé.e.s, abandonné les travailleurs et travailleuses, et maintenant nous encourage à abandonner les masques ; nous vous appelons à ne pas suivre cette autorisation.
Le masque est la défense la plus simple à mettre en place, c’est protéger les personnes âgées, en immunodépression ou à risques. C’est réduire la propagation de l’épidémie et donc améliorer le retour de leur vie sociale, là où l’autoconfinement depuis deux ans pèse sur leur moral et leur isolement. Abandonner le masque c’est contraindre les 20 millions de personnes en France avec des comorbidités à risquer des complications de santé.
La transmission du virus se fait quasi-exclusivement par voie aéroportée. Les personnes infectées expirent par la respiration des microgouttelettes de salive de 1 µm à 100 µm lesquelles contenant du virus.
A la différence des postillons plus gros tombant au sol par gravité, ces microgouttelettes restent en suspension dans l’air à la manière d’une fumée de cigarette ou de l’air expiré en hiver. Les masques permettent de stopper en très grande partie ces microgouttelettes, à condition d’être correctement ajusté, donc bien sur le nez, et sans espaces sur les cotés ou le dessus. Ainsi les visières et autres vitres en plexiglas sont inutiles.
Les masques en tissu non renforcés par des filtres homologués sont inefficaces face aux microgouttelettes et sont à proscrire.
Les FFP1 (les masques chirurgicaux bleus) sont faiblement protecteurs pour soi et les autres du fait des larges trous sur les cotés. Les seuls masques réellement efficaces sont les FFP2 ou les plus rares KF94 (dits « masques coréens », ayant l’avantage d’être moins chers que les FFP2).

Le type de masque influence grandement la protection offerte…

Tous ces masques sont lavables autant de fois que leur solidité le permet et il est tout à fait sûr de porter les mêmes masques non-lavés un jour sur l’autre si vous les laissez deux nuits dans un endroit sec et aéré ; le virus étant très fragile hors de l’eau. Lavez vos masques quand ils sentent mauvais, jetez les lorsqu’ils cassent, évitez de faire un trou à votre masque. Vous pouvez aussi utiliser des barrettes en plastique pour maintenir les sangles derrière la nuque, veillez bien à ce que l’air expiré ne s’échappe pas sur les bords du masque.
Le mois prochain nous traiterons exclusivement des méthodes à mettre en place pour organiser notre protection. En attendant, ajustez bien vos masques, restez solidaires, protégez-vous du gouvernement.

Propagande antivax et mensonges islamophobes autour du Vaccibus

Des « citoyens » et des « citoyennes » (selon leurs propres mots), militants des manifs antipass du samedi, sont venus au « vaccibus » (un bus de la radio Skyrock pour vacciner les jeunes en les sensibilisants au danger du covid) à Orléans La Source pour dissuader les gens de se faire vacciner.

Un antivax tentant de convaincre les jeunes des « dangers » du vaccin

A partir de préjugés sur l’apparence et sur le lieu de vie ils essaient de faire peur aux enfants présents sur place en leur expliquant qu’il y aurait « du porc dans le vaccin ».
Ce mensonge, qui s’appuie sur des procédés racistes pour impressionner des enfants, figure certainement parmi les plus inacceptables qu’ils auront pu utiliser.

Réveillez vous !!!

Pour couronner le tout leur mobilisation de « résistants » entraîne la présence de 3 camions de police.
Ils nous assurent de revenir chaque jour.
Qu’ils comptent aussi sur notre présence à tous et toutes.

La confusion ennemie numéro un de la lutte

La négation du covid est une idéologie qui sert l’ordre bourgeois.

Le capitalisme est bien mis à mal par l’épidémie, même si les plus riches ont particulièrement bien profité de la crise en accumulant des milliards de bénéfices.

La réalité c’est que sans l’État et son aide apportée au patronat pendant les confinements et les mesures de contrôle de l’épidémie, la bourgeoisie aurait souffert.

Ces aides publiques injectées dans l’économie pour la maintenir ne sont qu’une impasse pour les Etats.

Arrivera le jour où il faudra rembourser et c’est certainement pas le patronat qui sera visé par ce système, mais bien les travailleurs

La confusion c’est aussi celle qui concerne les mobilisations contre le pass sanitaire où la notion de discrimination est invoquée sans soulever toutes les discriminations antérieures : avec le contrôle des quartiers populaires, les contrôles au faciès menés par la police et donc aussi celle qui les structure toutes —-> le racisme.

Cette invisibilisation qui est menée au prétexte de « l’Union sacrée » de la « convergence » ou du « il ne faut pas diviser » est bien un acte politique adossé à une idéologie.

La convergence et l’union de qui ? De quoi?

Regardez la rue et la prolifération de l’extrême droite, la récupération politique de Florian Philippot.

Tous ces éléments nous donnent des indices pour comprendre qu’une lutte qui traite le racisme ou la xénophobie comme des sources de division est en fait une lutte qui ne nous appartient plus.

Photo d'une banderole complotiste en manifestation "on nous manipule par la peur on nous menace par la santion pass + QRCode = Discriminations"