Thibau Congnet le néonazi auteur des collages islamophobes à Orléans

Thibau Congnet aime se balader à Orléans en panoplie nazie, ici il porte un tee-shirt floqué d’une tottenkopf et un pantalon « white pride ».

Depuis le 14 mai, la polémique enfle à Orléans. Des stickers islamophobes issus d’un site néonazi ont été retrouvés en centre-ville. Après plusieurs articles dans la presse quotidienne régionale, le journal Reflets a révélé qu’en effet, depuis plusieurs semaines, un jeune groupe néonazi, mené par un certain Thibau C, collait en ville des stickers provenant du même site.

La semaine dernière, le vendredi 23 mai, les journaux locaux et nationaux nous ont appris que Thibau avait été placé en garde à vue après avoir été repéré via des caméras de surveillance, et avait avoué être l’auteur des collages nazis et islamophobes.

Son procès aura lieu le 16 juin, voilà ce que nous savons de son engagement militant d’extrême droite.

La Brigade Puaud un groupe de jeunes fantasmant sur les nazis

Début 2025, Thibau Congnet crée sa “brigade” en référence à Edgard Puaud. Ce dernier était un militaire français né à Orléans. Il combat pour l’Allemagne nazie en Biélorussie avec la Légion des Volontaires Français contre le bolchévisme avant de rejoindre la Waffen SS et de commander la division SS Charlemagne.

La Brigade Puaud, composée d’une poignée de jeunes Orléanais, est, elle, particulièrement active dans le collage de stickers nazis.

Le groupe revendique, sur Tik Tok et Instagram, les stickers du site néonazi Black Sun & Co vus en ville. On y retrouve des références au nazisme comme des Totenkopf (tête de mort SS), des croix celtiques et des soleils noirs avec notamment des slogans tels que « Multiculturalism is Genocide ».

Capture d’écran d’un post de la Brigade Puaud sur Tik Tok (compte supprimé après la GAV de Thibau)

Des dizaines de stickers de la Brigade Puaud ont été collés en centre ville. Ils reprennent les couleurs et le blason de la ville d’Orléans, la couronne triomphale ainsi que deux symboles nazis : les blasons des divisions SS Charlemagne (SS Français) et Hitlerjugend (SS-Panzer-Division des Jeunesses hitlériennes).

Les stickers tout comme le nom du groupe de Thibau sont explicitement nazis

Mi-mai, les stickers retrouvés et arrachés, en plus des horreurs racistes habituelles, visaient le NFP et demandaient “son expulsion hors de France”.

Un autre sticker a attiré notre attention. Issu du site Pétain.net, il représente le chef du régime de Vichy accompagné d’un soleil noir et de propos homophobes.

Ce sticker encore jamais vu à Orléans se trouve à quelques centimètres d’un sticker néonazi du site Black Sun & Co, que la Brigade Puaud a collé à de trop nombreuses reprises.

Photographie des stickers retrouvés et décollés le jeudi 15 mai, quelques jours après le C9M.

Le samedi 10 mai, Thibau Congnet s’est rendu à la manifestation néonazie du C9M. La Brigade Puaud a revendiqué cette présence et a tenté de gonfler ses effectifs : Thibau semble bien seul et doit poser avec la Garde Saint-Michel un autre groupuscule fasciste parisien.

Thibau pose avec un autre néonazi au C9M (capture d’écran du compte TikTok de la Brigade Puaud)
Photo du haut postée sur le compte de la Brigade Puaud, photo du bas sur celui de la Garde Saint Michel, Thibau semble avoir été pris en pitié par d’autres fachos.

Thibau Congnet, 19 ans et une adhésion idéologique au nazisme assumée de longue date

En 2022, alors que Thibau n’a que 16 ans, il a déjà de bien mauvaises fréquentations. À cette époque, il traine avec des militants de la Cocarde Etudiante et de Génération Zemmour.

Plus grave, il participe à une tentative d’intimidation d’un évènement de la gauche orléanaise armé d’une batte de baseball et accompagné de deux néonazis : Christopher Del Frate et Gaëtan Pichonnat. Le groupe néonazi avait alors été refoulé grâce à la solidarité antifasciste des personnes présentes.

Début 2023, Thibau est aperçu en train d’arborer une Totenkopf sur son sac.

Photo du sac à dos de Thibau Congnet avec un emblème qui fait directement référence aux nazis.

Quelques semaines plus tard, il fonde la Brigade Jeanne d’Arc. Avec au moins deux amis (notamment le page exclu des fêtes de Jeanne d’Arc 2024), il s’amuse à brûler un drapeau LGBT et à poser dans les rues avec un drapeau de la division SS Charlemagne.

Des “exploits” qui avaient pris fin en 2023 face à la pression antifasciste. Après avoir été exclu d’une manifestation et croisé lors de collages de stickers d’extrême droite près d’une réunion publique de gauche, Thibau n’assumait plus ses idées ni ses actes et avait même fini par nous envoyer des messages d’excuses…

Quelques extraits des excuses de Thibau, à bon entendeur…

Mais deux ans plus tard, après quelques mois à la salle de sport, Thibau reprend courage et reforme un nouveau “groupe de rue” néonazi. Le 31 mars 2025, la Brigade Puaud réalise son premier post Tik Tok pour annoncer que « La Brigade Jeanne d’Arc revient ».

Dans les commentaires, le groupe fait la publicité du site Black Sun & Co et menace une personne de lui mettre des coups de matraque.

Capture d’écran des commentaires de la Brigade Puaud sur son compte Tik Tok

Vers le procès

Selon Ici Orléans, Thibau est poursuivi pour « provocation publique à la haine, à la violence et à la discrimination en raison de la religion, apologie publique de crime ou de délit, et port ou exhibition d’uniforme, d’insigne ou d’emblème rappelant ceux d’une organisation déclarée criminelle par le tribunal militaire de Nuremberg », il sera jugé le 16 juin prochain.

Le sticker »zone interdite aux musulmans » qui a déclenché la polémique et a mené à l’interpellation de Thibau Congnet

Pour couvrir ses frais d’avocat ou une éventuelle amende, Thibau Congnet a ouvert une cagnotte Leetchi. Cette cagnotte a été partagée sur le compte Instagram de sa Brigade Puaud qui reste donc toujours active.

Cette cagnotte est ouverte à visage découvert, Thibau y révèle son identité.

Dans la description de sa cagnotte (ouverte par lui et pour lui), celui qui appelle à la haine islamophobe et antisémite se dit victime.

Pire, ce néonazi ose faire des cours de démocratie. Thibau semble oublier que la liberté d’expression ne couvre pas les appels à la haine et l’apologie du nazisme.

Description de la cagnotte en soutien à Thibau qui a été fermée depuis

La République du Centre et la mairie d’Orléans font la promotion d’un influenceur d’extrême droite

Guillaume Cahen a publié une photo de sa présence au C9M avant de la changer d’avis et la supprimer

Vendredi 2 mai nous avons découvert avec stupéfaction un article de La République du Centre qui faisait la promotion de Guillaume Cahen, un influenceur d’extrême droite. Celui-ci a pu participer officiellement lors des fêtes de Jeanne d’Arc à un évènement organisé par la mairie, la « journée médiévale », sur la place du Martroi.

L’influenceur tailleur de pierre cumule près de 13 000 abonné.e.s sur sa page Instagram et surtout des abonnements très marqués à l’extrême droite que la mairie et la république du centre n’ont pas pris la peine de vérifier (ou ont préféré ignorer ?).

La ville d’Orléans et le journal La République du Centre ont donc offert une grande visibilité à un influenceur faisant la promotion du groupe « Académia Christiana », un centre de formation de l’extrême droite dont même Darmanin avait demandé la dissolution !

Guillaume Cahen est également en lien avec l’abbé catholique intégriste Matthieu Raffray qui lance sur les réseaux sociaux des appels à la croisade. Ce même abbé organise des camps d’entraînement aux armes à feu et aux sports de combats pour les jeunes hommes catholiques intégristes.



Le tailleur de pierre ne se cantonne pas aux sphères catholiques intégristes. Il a aussi reçu dans son atelier “son ami” Rodolphe Cart un proche du GUD qui avait été investi comme suppléant aux législatives par le RN. Pour rappel Rodolphe Cart avait été l’invité d’honneur du groupe néonazi Aurelianorum Corda à Orléans.

Ce n’est pas tout puisque la mairie aurait facilement pu voir, avant de l’inviter pour ses fêtes, que Guillaume Cahen suivait, parmis tous ses abonnements d’extrême droite, le compte instagram du Comité du 9 Mai (aussi appelé C9M) un rassemblement néonazi qui a lieu tous les ans à Paris.

Quelques jours après l’article élogieux de La Rep et son intervention place du Martroi pour la mairie, Guillaume Cahen a donc participé au rassemblement néonazi du C9M et en a partagé une photo sur sa page Facebook avant de la supprimer. Nous avons pu également l’identifier sur d’autres photos du cortège où l’on reconnait la tenue de sa publication ainsi que sa chevalière.

Lors de ce défilé étaient présents plusieurs néonazis violents dont certaines figures connues à Orléans. On y a par exemple aperçu Christopher Del Frate étonnamment placé au service d’ordre alors que celui ci a déjà été condamné pour avoir agressé des journalistes de l’AFP.

On a aussi pu remarquer la présence de Thibau C. de la Brigade Puaud (en référence à un SS orléanais), habitué à se balader en ville vêtu de symboles nazis. Celui-ci pourrait être responsable, selon le média Reflets.info, des collages « zone interdite aux musulmans » qui ont indigné jusque dans des journaux nationaux et ont été l’objet de plusieurs plaintes.


Cette manifestation s’est conclue dans la cour intérieure d’un immeuble parisien et Libération a pu obtenir des images où l’on voit des militants effectuer des saluts nazis à plusieurs reprises.

Après le spectacle Historock de Dimitri Casali, après le page proche de l’Action Française, c’est donc un nouveau cap toujours plus extrême qui a été franchi lors de ces fêtes. La République du centre qui a été informée quelques heures après la parution de son article élogieux sur Guillaume Cahen n’a pas réagi et n’a toujours pas modifié l’article à ce jour.

Nous le répétons à nouveau les fêtes de Jeanne d’Arc constituent un spectacle de propagande réactionnaire et catholique intégriste !

Les nombreux liens de Guillaume Cahen et sa participation à une manifestation néonazie ne l’empêchent pas d’être conseiller municipal à Trainou. Erratum, après vérification Guillaume Cahen ne semble pas faire partie du conseil municipal actuel mais apparaît sur une liste d’opposition.

Le tailleur de pierre est aussi ambassadeur de la marque de vêtements Largeot et Coltin, réalise des prestations pour le chateau de Sully sur Loire et participe au podcast des métiers de la construction « mètre carré ».

Espérons que la révélation de ses idées et fréquentations nauséabondes mettra un terme à ces collaborations.

Conférence de Rima Hassan interdite par la mairie : Serge Grouard en croisade contre les musulman.es et les étranger-es 

Serge Grouard le maire d’Orléans adore les plateaux de CNews et leur islamophobie

Il y a quelques jours nous apprenions que la municipalité d’Orléans avait décidé d’annuler la location d’une salle municipale qui devait recevoir Rimas Hassan pour une conférence intitulée « Palestine : mais où est donc passé le droit international ? ». Cette interdiction a ensuite été annulée par le tribunal administratif.

Le maire d’Orléans Serge Grouard a expliqué la décision de la mairie sur Facebook par « une montée préoccupante de l’antisémitisme » et des « tensions exacerbées par le conflit au Moyen-Orient ».  Il n’a eu aucun mot pour les palestiniens et palestiniennes qui subissent actuellement un génocide organisé par le gouvernement israëlien. Le maire d’Orléans est même allé jusqu’à dire qu’il ne céderait pas « aux postures victimaires » montrant bien à quel point les vies des palestiniens et palestiniennes ne comptent pas pour lui.

La loghorrée verbale de Serge Grouard

Serge Grouard était également l’auteur en 2016 d’une « lettre aux musulmans », un pamphlet islamophobe où il écrivait notamment « c’est d’abord à vous de vous adapter à nous et non pas l’inverse« . Si il s’est indigné, à raison, de l’agression antisémite d’un rabbin à Orléans c’était pour aussitôt attaquer  les « étrangers » qui viennent « on ne sait d’où ». 

On ne trouvera pas sur le profil Facebook de cet habitué des plateaux de CNews, de publication pour dénoncer l’incendie islamophobe de la mosquée de Jargeau ou encore l’attentat meurtrier contre Aboubakar Cissé en pleine mosquée. 

Le policier au soleil noir, en uniforme à gauche et en civil à droite.

Serge Grouard et son équipe n’ont pas non plus voulu licencier le policier municipal porteur d’un tatouage néonazi dénoncé par « Au Poste ». Ils se montrent beaucoup plus enclins à défendre l’expression des associations racistes et antisémites comme France Souveraineté en les accueillant dans les locaux ou événements municipaux. Serge Grouard ne fait donc rien pour agir concrètement contre l’antisémitisme.

Il n’est pas étonnant qu’on puisse trouver à Orléans des stickers explicitement islamophobes ou antisémites puisque les idées d’extrême droite sont mises en avant tous les jours sur les plateaux fréquentés par le maire d’Orléans et que celui-ci court après les idées du RN.

Sergio éditorialiste préféré de CNews

En tant qu’antifascistes nous nous positionnons contre tous les impérialismes et tous les racismes et nous les dénoncerons toujours. Nous réaffirmons notre soutien au peuple palestinien ainsi qu’aux personnes juives et musulmanes qui subissent antisémitisme et islamophobie au quotidien.