
Maja est un·e antifasciste allemand·e qui a été inculpé·e dans l’affaire de Budapest comme une quinzaine d’autres antifacistes soupçonné·es d’avoir commis des violences envers des militants néonazis. Cela aurait eu lieu lors du « jour de l’honneur », un défilé qui réunit chaque année à Budapest des milliers de fascistes venus du monde entier.
C’est donc en raison de leur opposition aux idées et aux violences des néonazis que Maja et 17 autres antifascistes ont été poursuivi·es de manière inédite par la Hongrie via des mandats d’arrêts européens. Parmis elleux, la militante italienne Ilaria Salis, avait été arrêtée puis jugée en Hongrie. Risquant jusqu’à 11 ans de prison, elle a subit de nombreuses violations de ses droits fondamentaux durant son incarcération. Heureusement, grâce à la mobilisation et sa popularité en Italie, Ilaria a été élue député européenne et bénéficie désormais de l’immunité parlementaire. Deux autres antifascistes inculpés dans la même affaire, Gino et Gabriele, ont eux bénéficié d’un refus d’extradition des tribunaux français et italiens.
Maja, iel, n’a pas pu échapper à l’extradition, il y a plus d’un an, par l’Allemagne vers la Hongrie. Une procédure qui a depuis été déclarée illégale par la cour constitutionnelle allemande en raison des conditions carcérales en Hongrie et des mesures anti-LGBT+ sous le gouvernement Orbán, sans que malheureusement cela ne change quoi que ce soit !
En février 2025, Maja comparaît avec des chaînes devant un tribunal à Budapest, affirmant : « Je suis poursuivi·e par un État européen en raison de mon engagement antifasciste ».
Iel se voit proposer un accord par la justice hongroise : une peine de 14 ans de prison pour une reconnaissance de culpabilité. Après avoir refusé le deal, Maja a déclaré à la barre : «Je suis donc ici, enchaîné·e et accusé·e dans un pays pour lequel je n’existe pas en tant qu’être humain non binaire. (…) Et si je suis ici aujourd’hui, c’est parce qu’il y a huit mois, j’ai été enlevé·e et extradé·e ici par un acte illégal, par un pays dont la constitution promettait de respecter et de protéger ma dignité». Iel risque aujourd’hui jusqu’à 24 ans de prison.
Depuis le début de son incarcération, il y a bientôt 13 mois, Maja subit les mêmes traitements inhumains qu’Ilaria Salis avant iel : placement à l’isolement, vidéosurveillance continue de sa cellule, port de menottes permanent en dehors de sa cellule, contrôle visuel chaque heure y compris la nuit de sa cellule par les gardiens qui allument la lumière, cellule infestée de punaise de lit et cafards, exposition insuffisante à la lumière du jour…
Pour protester Maja a commencé le 4 juin une grève de la faim, a demandé à être assigné·e à résidence en Allemagne et à pouvoir participer aux procès depuis son domicile.
Cette grève de la faim a duré 40 jours et à conduit à son hospitalisation. Maja y a mis fin la semaine dernière pour ne pas risquer de séquelles graves. Par cette grève de la faim iel a attiré l’attention sur l’affaire et de nombreuses mobilisations de soutien ont lieu chaque jour, surtout en Allemagne. La vague de soutien et les mobilisations sont sans aucun doute ce qui a obligé le ministère des affaires étrangères allemand à envoyer une délégation en Hongrie pour des négociations sur les conditions de détention de Maja.
En France aussi nous devons nous montrer solidaires et faire pression pour exiger la libération de Maja et son retour chez iel, en Allemagne.
L’antifascisme n’est pas un crime ! Faisons front avec toutes celles et ceux poursuivi·es, violenté·es ou emprisonné·es pour leur lutte contre l’oppression et la domination !
Liberté pour Maja ! Liberté pour tous les antifas !