La France menace d’extrader un militant antifasciste vers une dictature d’extrême droite

Des antifascistes orléanais-es en soutien à Gino

Dans le cadre d’une contre-manifestation antifasciste faisant front à un rassemblement néo-nazi hongrois qui avait rassemblé des centaines de nostalgiques du IIIe Reich, le militant antifasciste Rexhino Abazaj, alias « Gino », est accusé par le premier ministre d’extrême droite Hongrois, Viktor Orbán, d’avoir commis des violences contre des militants néo-nazis.

Ce rassemblement célébrant « l’héroïsme » de la Wermarcht – armée allié de la Hongrie lors de la seconde guerre mondiale – se déroule chaque février à Budapest pour commémorer une bataille perdue face à l’armée rouge. Cet événement est incontestablement un catalyseur de haine puisque les néonazis peuvent parader paisiblement dans les rues de la capitale hongroise, arborant fièrement leurs tatouages de croix gammées.

La Hongrie d’Orbán se montre de nouveau ultra répressive envers un militant antifasciste et émet un mandat d’arrêt européen pour faire juger Gino. Ce dernier a été arrêté par la SDAT (sous-direction anti-terroriste) le 13 novembre 2024 à Montreuil. Il est depuis placé en détention provisoire au centre pénitentiaire de Fresnes. 

Cette arrestation témoigne d’une inquiétante complaisance de la France puisqu’elle répond aux même rhétoriques autoritaires et racistes d’Orbán, qualifiant un simple militant antifasciste de terroriste. 

Il n’est pas le seul a avoir subi un mandat d’arrêt européen, d’autres arrestations d’antifascistes ont également eu lieu en Allemagne et en Italie pour la même affaire. La camarade antifasciste italienne, Ilaria Salis a quant à elle été arrêtée en Hongrie et a passé plus d’un an dans les prisons hongroises à l’isolement et dans des conditions sanitaires atroces.  A l’instar de son incarcération, son procès fut une nouvelle humiliation, puisqu’elle apparaît en laisse, enchaînée aux mains et aux pieds. 

Ilaria Salis menottée et tenue par une chaîne lors de son procès en Hongrie

Ces images frappantes illustrent parfaitement à quel point, contrairement au fascisme, l’antifascisme est criminalisé. 

Face à la désinhibition des violences fascistes en Europe, il paraît fort probable que si Gino est extradé en Hongrie, le même sort lui sera réservé. Ayant connu cela, Ilaria Salis craint « un procès inéquitable » et  » des conditions de détention inhumaine ».

Cette situation alarmante ne semble pas inquiéter les médias mainstream qui comme toujours, s’adonnent à la banalisation de l’extrême droite en invitant sur leurs plateaux leurs représentants.

De la même manière que Macron avait cité Maurras et fait des louanges à l’égard du maréchal Pétain et que Bayrou son nouveau premier ministre avait parrainé Le Pen aux dernières présidentielles nous pouvons craindre que l’état français se montre de nouveau fascisto-compatible, en cédant aux pressions de Victor Orbán. 

Afin d’éviter cela, montrons nous solidaires pour éviter l’extradition  vers la Hongrie de Gino qui y risquerait jusqu’à 16 ans d’incarcération. Pour exprimer cette solidarité le comité français de soutien à Gino organise notamment un rassemblement ce mercredi 18 décembre, date de l’audience de Gino, à 13h devant le tribunal de la cour d’appel de Paris.

Tous.tes ensemble, exigeons la libération immédiate de Gino !

Free Gino and Free all prisoners ! 

L’extrême droite nous provoque, la police les protège.

Mercredi 20 avril au soir lors du rassemblement unitaire « Pas une voix pour Le Pen, Pas de répit pour Macron » des fascistes de génération Zemmour et de la Cocarde étudiante (association étudiante d’extrême droite héritière du GUD et scission de l’uni-met) sont venu.e.s provoquer notre rassemblement en agitant un drapeau français et un drapeau de leur organisation d’extrême droite.
Les participant.e.s à la mobilisation leurs ont crié leur refus du fascisme, du racisme et du sexisme, puis après une petite bousculade les fachos ont été contraint.e.s de reculer protégé.e.s par la police.
La police n’a procédé à aucun contrôle d’identité sur les fascistes malgré leur proximité avec des individus violents et les photos de couteaux et poings américains avec lesquels s’affichent leurs membres sur les réseaux.
C’est pourtant cette même police qui procédait à des contrôles d’identités sur des militants de notre camp social pour un simple tractage dans la rue contre l’extrême droite.
A quoi faut il s’attendre si Marine Le Pen prenait la tête de l’Etat ?